Katikâsana : Posture du guetteur dorsal



L’appui sur les bras, rite de passage vers la liberté.

Lorsque l’on prend la posture du guetteur, tous les muscles s’unissent pour tendre le corps en appui sur les orteils au-dessus du sol : distance et contact au sol, dans un combat pour trouver la respiration juste, symbolisent l’effort du yogi . L’appui sur les bras réussi , est maîtrise de soi et libération.

« A la lumière de la Revue Française de Yoga »

LE GUETTEUR : sa symbolique


💫La ceinture scapulaire « l’ego »

C’est l’effort que nous exigeons de notre ceinture scapulaire qui retient en premier notre attention. Or s’il est une région de notre corps où la tension soit habituelle, c’est bien celle–ci. Tout se passe comme si cette ceinture était sous tension jour et nuit, il est rare que nous parvenions à y retrouver une détente vraie et durable. On pourrait penser que dans ces conditions, cette région devrait être très développée, forte, capable de produire un effort puissant et prolongé. Or il n’en est malheureusement rien (sauf probablement chez quelques sportifs qui cultivent cette partie de leur musculature) nous notons au contraire une alliance de tension et de faiblesse. Et c’est le signe tangible d’une réalité psychologique fondamentale: toute tension fausse se traduit par une faiblesse. Ce qui reste indéfiniment tendu dans nos épaules, ce ne sont pas seulement nos muscles, c’est notre personne, notre système nerveux, nos angoisses. Nous disons que cette tension est » fausse » parce qu’elle n’est exigée ni par l’action à faire ni par le résultat à produire, elle ne provient que de notre anxiété, elle n’est qu’un symptôme d’une difficulté psychologique. Du point de vue qui nous occupe, pratique d’un âsana, elle est donc fausse. Mais il est évident que cette fausseté encombre également de nombreux autres secteurs de notre existence.

💫La ceinture abdominale le » hara »

L’effort du guetteur est tout aussi intense au niveau de la ceinture abdominale. Il ne suffit pas que les bras tendus maintiennent nos épaules et notre thorax à une certaine distance du sol, il faut encore combattre la propension de notre abdomen à s’alourdir vers le sol et à entraîner une cambrure lombaire à laquelle nous ne sommes que trop enclins.Il arrive fréquemment, il est vrai, que le souci de soulever l’abdomen conduise au contraire à soulever les fesses vers le plafond dans la posture du « chien qui s’étire », ce qui n’est pas mieux. C’est toute l’histoire des ventres mous qui encombrent les fières populations de nos civilisations avancées. Toute perte d’identité, tout manque de confiance en soi vident notre centre vital de sa force. Trop de gens vivent à longueur d’année avec un ventre désespérément mou et des épaules désespérément dures ! Ce n’est pas tant une question de kilos en trop dans nos viscères, c’est plutôt notre attitude intérieure vis-à-vis de nos devoirs à accomplir, de nos obstacles à franchir et de nos luttes en général. Il nous faut faire un effort pour tenir notre abdomen et décambrer et cet effort ne doit pas contrarier la justesse de notre geste respiratoire, alors que celui-ci doit trouver sa place précisément dans le centre vital. Au début, cela nous parait être la quadrature du cercle!
L’effort au niveau des épaules contrarie la respiration haute, l’effort au niveau de l’abdomen contrarie la respiration abdominale: c’est l’horreur Grâce à Dieu, notre pratique nous permettra de découvrir qu’il est possible de maintenir une respiration juste et paisible au sein même d’un effort important de la ceinture abdominale. L’entraînement postural est nécessaire, bien sûr, mais c’est surtout l’apaisement dans la tête qui importe.
Or, ô paradoxe consentir à cet effort, fût-il douloureux, consentir à affronter une perte d’autonomie humaine (si insupportable instinctivement) c’est faire acte de liberté. Retrouver notre autonomie respiratoire au sein de notre effort, c’est éprouver cette liberté en acte.

💫Distance et union dans le combat

Il ne serait pas faux d’établir un rapprochement entre les postures d’appui sur les mains et le combat corps à corps. Pour imager ce propos, figurons-nous un instant un combat de boxe sur le ring. Le boxeur qui esquive se tient à distance de son adversaire et celui-ci ne peut l’atteindre. Mais il arrive aussi que, fatigué, il s’approche au contraire et se serre dans les bras de son adversaire. De nouveau celui-ci ne peut plus frapper et l’arbitre est obligé de séparer les combattants. La distance juste, c’est la longueur de l’allonge, la longueur de bras des challengers, ni trop près, ni trop loin.
Le yogi en appui sur les bras se donne pour tâche de se tenir à distance du sol, ni trop, ni trop peu. Et cette distance, pour être et rester juste, exige de lui un effort soutenu. Cet effort est un engagement de tout son être, il est une application dans ce cas particulier d’un cas de figure très général: les êtres et les objets avec lesquels je suis en relation doivent être tenus à la distance juste. Trop près, c’est la confusion et le manque de liberté ; trop loin, la relation se distend et se perd, je reste dans ma solitude. L’art de la relation juste, c’est l’art de la distance juste.
Pour trouver la distance juste, il est absolument nécessaire de garder le contact. Les arts martiaux nous offrent d’excellents exercices pour maintenir un contact dans lequel on ne saisit pas et on n’est pas saisi. Si mes mains se refermaient sur la prise de mon partenaire, je ne pourrais plus le lâcher sans risquer de prendre un coup et par conséquent je deviendrais prisonnier de ma prise. Mais si je maintiens un contact dans lequel je ne saisis pas, je contrôle la situation tout en conservant ma liberté de mouvement.

Belle pratique . Prenez soin de vous 😊🌙☀️


Mahâ mudra : le grand geste

En ces temps difficiles et favorables à la peur, aux craintes, à la panique, ne laissons pas s’éparpiller PRANA ( l’énergie vitale) qui nous habite, et soyons responsables , tous, pour les autres, pour soi . . . ☀️🙏

L’éclairage de Boris TATZKY sur cette posture particulièrement efficace dans le véhicule et la fixation des énergies.

Du sanskrit Maha : Grand, noble, prestigieux – Mudra: Scellement, sceau


💫Au sein des innombrables postures du Hatha-Yoga, quelques unes d’entre-elles présentent un intérêt exceptionnel. C’est le cas notamment de celles qui portent le nom de Mudrâ (sceau). Elles ont la particularité de proposer des actions très efficaces sur le contrôle des énergies vitales du pratiquant et sur les processus d’éveil d’une pleine conscience, qui jusque là, sommeillait en nous. (Kundalinî)

💫C’est le cas de Mâhamudrâ, dont le propos est de permettre, grâce à l’utilisation de certaines fixations intérieures (bandha), de développer la concentration et de stabiliser le souffle et l’énergie vitale dans le corps. Cette posture est également présentée comme un moyen salvateur qui par sa pratique régulière réduit progressivement les tensions mentales et développe des capacités psychiques.

Son étymologie vient de Mahâ qui signifie grand, noble et de Mudrâ qui peut se traduire par sceau, geste, signe et aussi matrice.

Références aux textes :

Cette posture est mentionnée dans les textes fondamentaux du Hatha-Yoga, notamment la Hatha-Yoga-Pradîpikâ (III-10). Grâce à la traduction de Tara Michaël, voici des extraits de la présentation de cette posture dans la Pradîpikâ :

« Pressant le talon du pied gauche contre le périnée et allongeant face à soi la jambe droite, on doit tenir fermement le pied droit avec les deux mains. Ayant fermé la gorge par le Jalandhara bandha, on doit maintenir l’énergie dans une course ascendante. Ainsi la conscience/énergie qui était lovée (Kundalinî) devient éveillée. Les grandes causes de souffrance, à commencer par la peur de la mort, sont détruites par cette Mudrâ ».

Symbolique :

Attention, Mahâmudrâ est une pratique majeure . Elle figure parmi les dix Mudrâ, décrits dans la Hatha-Yoga Pradîpikã, consacrées à l’éveil de la conscience/énergie. Elle permet de sceller le souffle et la vigilance à l’intérieur du corps, tout en stimulant la grande circulation des énergies du bas du corps vers le haut, du périnée jusqu’au sommet du crâne.

De prime abord, elle est une posture d’étirement de la colonne vertébrale qui demande une technique précise et rigoureuse. Sa pratique requiert le contrôle conjoint des trois principales fixations de l’attention dans le corps : Mûla bandha, la fixation de la racine, Uddîyâna bandha, l’envol viscéral et Jâlandhara bandha, la fixation de la gorge. Ces bandha doivent être associés à une parfaite maîtrise du souffle. C’est grâce à cette synergie qu’il y a une très forte poussée intérieure de l’énergie vitale du bassin vers le cerveau, symbolisant le passage de la conscience depuis notre monde physique vers l’éveil au monde spirituel, en traversant l’alignement de tous les chakra, les centres de l’énergie vitale.

Nous retrouvons également une recherche d’équilibre des polarités symbolisées par le couple Lune/Soleil et qui représentent toutes nos dualités physiques et énergétiques, notamment les aspects féminins et masculins présents en chacun de nous. Tout ceci fait de Mahâmudrâ une attitude particulièrement complexe et efficace. La conjonction précise de ces différents éléments crée les conditions d’une profonde concentration qui recentre toutes les énergies du pratiquant. Elle est particulièrement réputée pour favoriser le développement des facultés de vigilance et d’acuité de conscience.

Ses bienfaits dans le corps physique :

Au niveau du corps d’énergie, elle purifie le réseau de tous les nadis ( canaux d’énergie) , elle équilibre le côté solaire ( Pingala, à droite) et le côté lunaire ( Ida , à gauche ) .

La pratique de Maha Mudra permet une action sur tous les muscles étayant la colonne vertébrale, libérant les nerfs s’insérant à tous les niveaux. Elle assouplit l’articulation coxo-fémorale, les genoux, elle développe la légèreté du corps, elle tonifie les organes abdominaux, les reins, les glandes surrénales, elle améliore la digestion, elle assure la clarté de la pensée.

 » Ce qui caractérise l’acte juste c’est un acte totalement adapté à une situation donnée, qui ne lèse ni celui qui l’accomplit ni celui à qui il s’adresse et qui n’attend pas de récompense  » ( KRISHNAMURTI)

Prenez soin de vous et de vos proches 💕🙏

Sarvanghasana

✨Les postures d’inversion ont de multiples bienfaits.

On dit d’une posture qu’elle est inversée dès lors que la tête est plus basse que le coeur. Dès  que la tête se retrouve vers le bas, le sang circule différemment, aidé par la gravité, sa circulation est facilitée, les jambes sont allégées, avec un apport d’oxygène accru au cerveau , cet organe étant très demandeur.

« Sarvangasana est la mère de tous les Asanas » – BKS Iyengar

Sarvangasana est la posture de tout le corps.

Du sanskrit : Sarva : tout – Anga : corps – Asana : posture.
En occident cette posture reçoit l’appellation de “la chandelle” qui symbolise bien une tenue et une justesse de tout le corps. On peut imaginer que la flamme de la chandelle représente l’énergie qui circule.

✨Cet asana tend à faire régner l’harmonie et la joie dans le corps. Elle exprime l’équilibre parfait du corps, la paix de l’esprit et la spiritualité de l’âme réalisée dans le corps. La Conscience et le Prâna s’écoulent donc plus vite vers le cerveau. Habituellement, la force de gravitation attire spontanément tous les liquides du corps vers la partie inférieure. En inversant le corps, tous les fluides refluent vers la tête. Cette posture permet de réorienter les énergies des chakras inférieurs vers les chakras supérieurs.

💫Effets physiologiques :

Sarvāṅgāsana stimule et masse la thyroïde, équilibre le système glandulaire, nerveux, digestif, et circulatoire. L’ afflux sanguin étant activé vers le cerveau, cette posture crée un rafraîchissement cérébral. Véritable traitement contre la constipation, les hémorroïdes, elle favorise le retour veineux et soulage les jambes lourdes. Elle crée l’équilibre pondéral . Elle fortifie la nuque (si elle est bien pratiquée). Elle tonifie l’abdomen, les organes génitaux et la colonne vertébrale. Stimulante en début de journée, elle est apaisante en fin de journée de par l’allègement des jambes. Elle a un grand pouvoir pour améliorer les facultés mentales (mémoire, concentration).

💫Effets spirituels :
Pratiquée régulièrement avec des temps conséquents, elle active les chakras du crâne. Elle développe la mémoire « très « ancienne, et les facultés de conscience supérieure. En effet, en raison de l’inversion du corps, la conscience s’écoule dans le corps, et n’est pas gaspillée comme elle l’est habituellement par les organes des sens.

💫Effets psychologiques :
L’inversion du corps n’étant pas une position habituelle, cette posture demande un sens de l’équilibre. Voir le monde la tête en bas peut créer une inquiétude, qui une fois maîtrisée, donnera plus de confiance en soi et la nécessité de lâcher-prise dans une situation d’inconfort apparent. C’est une posture qui implique d’infléchir la volonté. Prendre cette position inhabituelle du corps peut nous amener à réfléchir à ce nouvel inconfort, à cette notion d’impermanence de notre sécurité quotidienne , et vue la situation actuelle elle sera la bienvenue. Elle nous oblige à plus de vigilance mentale, mais aussi, si elle est bien maîtrisée, à nous entraîner à être prêt pour «l’extra-ordinaire». Cette faculté révélée dans la posture peut devenir une faculté d’adaptation dans la vie courante. C’est aussi s’affranchir de la nature instable de l’air et le fixer dans un état d’équilibre. Cela rendra considérablement le corps plus léger et un mental souple. Les épaules et nos trapèzes sont les lieux des tensions habituelles. Nos trapèzes sont très souvent en position haute et contracturés. Le poids de la posture sur eux peut nous faire prendre conscience de cette attitude permanente de tension. Paradoxalement, la posture nécessite de les lâcher, pour mieux s’établir dans une stabilité agréable. Là est un des buts de l’Āsana.

 

Namasté . Prenez soin de vous et de vos proches 🙏 💕


 

Adho Mukha Svanasana

C’est une posture connue et pratiquée dès l’apprentissage du yoga ( on la trouve dans la salutation au soleil, la salutation à la lune), mais on y revient , souvent et régulièrement , elle fait partie des postures « phare » du hatha yoga.

 

 

✨Cette posture d’inversion , bien connue des pratiquants de yoga dès les premières séances, a de nombreux bénéfices, physiques et émotionnels.

✨En plus de permettre un étirement complet du corps, Adho Mukha Svanasana permet de lâcher-prise, de « déposer le mental à la Terre », de s’ancrer fermement avec les mains et les pieds tout en étirant la colonne vers le Ciel. L’égo se dépose, et accepte d’être guidé en douceur.

✨Adho Mukha Svanasana est essentielle, elle favorise l’ouverture du dos, l’étirement de l’arrière des jambes et permet un travail en profondeur de détente du diaphragme. L’un de ses principes fondamentaux est d’induire simultanément l’étirement et le relâchement du diaphragme, deux mouvements qui permettent de trouver une vraie détente.

✨Elle dynamise le corps, renforce et détend la colonne vertébrale et notamment le bas du dos. Elle participe au renforcement musculaire des dorsaux, des jambes et cuisses en agissant sur les ischio-jambiers et les mollets. Elle engage les hanches et le bassin.

✨Elle favorise,  avec une respiration lente et profonde,  l’ouverture des épaules et de la poitrine, en libérant l’espace pour les poumons. Elle assouplit les poignets, les mains, les bras, les épaules, les pieds et les chevilles. Elle améliore la digestion.

✨Parce que c’est une posture inversée, ( le nombril est au dessus du coeur) tête en bas, elle favorise la circulation sanguine en irrigant le cerveau, contribuant à l’amélioration de la mémoire et de la concentration. Elle soulage les maux de tête et la fatigue.

✨De plus, la posture tête en bas permet de relâcher la tête, ce que nous ne faisons pas souvent quand nous sommes dans notre verticalité, elle ralentit le rythme cardiaque ce qui a en général pour effet d’apaiser le mental, de régénérer, en les irriguant, les cellules du cerveau.

💫 Pour résumer ses bienfaits

.Dynamise le corps, tonifie et détend la colonne vertébrale et le bas du dos (corrige les dos ronds)
.Renforce les muscles dorsaux, des bras, des jambes et cuisses
.Etire l’arrière des cuisses et les mollets
.Fait travailler les hanches et le bassin
.Ouvre les épaules et la poitrine
.Détend la nuque
.Assouplit les mains, bras, épaules, pieds et chevilles
.Prévient des mauvaises positions des disques intervertébraux.
.Améliore la capacité respiratoire (ouverture de la cage thoracique)
.Excellent en cas de sinusite
.Fortifie le cœur
.Améliore la digestion, notamment associées avec Uddiyana Bandha
.Augmente la circulation sanguine avec irrigation du cerveau (très bon pour les adolescents et les personnes qui étudient !)
.Ralentit le rythme cardiaque
.Apaise le système nerveux
.Combat la nervosité
.Favorise le sommeil
.Aide à s’intérioriser, se centrer
💫 Les contre-indications

.Pression artérielle élevée et/ou non contrôlée
.Inflammation des yeux
.Blessure récente ou inflammation à l’épaule, coude, poignet, cheville
.Syndrome du canal carpien
.Maux de tête

Namasté Yoginis et Yogis , prenez soin de vous et de vos proches dans cette période tourmentée 💕